Drapeau du Québec sur ciel bleu avec nuages

Célébrons la diversité linguistique des régions du Québec

En ce mois de la Francophonie, alors que le Québec célèbre la richesse de sa langue et de sa culture, nous prenons un moment pour célébrer les accents qui rythment notre belle province. De Montréal à Québec, des îles de la Madeleine à la Beauce, chaque région apporte sa propre couleur à notre patrimoine linguistique.

Au cœur de cette célébration, les Résidences des Bâtisseurs se dressent fièrement, témoins et acteurs de cette richesse. Avec des résidences dans 11 régions distinctes du Québec, les Résidences des Bâtisseurs sont ancrées au cœur même de cette mosaïque linguistique.

Dans cet article, nous explorerons ensemble les accents emblématiques de certaines régions du Québec. Des accents qui racontent l’histoire de notre peuple et reflètent la diversité de nos traditions. De la douce cadence des îles de la Madeleine à l’éclatante expressivité du Saguenay–Lac-Saint-Jean, nous observerons les subtilités de chaque accent, pour prendre le temps d’apprécier notre identité québécoise. 

 

D’où vient l’accent québécois ?

Ah, l’accent québécois ! Unique et riche de son histoire, il est le reflet vivant de notre passé et de notre identité culturelle. Mais d’où vient-il donc ? 

À l’époque de la Nouvelle-France, l’accent québécois, tel que nous le connaissons aujourd’hui, prenait déjà forme. Nos ancêtres, qu’ils soient du peuple ou de l’élite, s’exprimaient avec des phrases telles que : « La couvarte de la barline éta trop légearte pour aller à Montrial. On a resté cheu nous. » Cette manière de parler était non seulement répandue, mais aussi appréciée des Français de passage qui soulignaient la qualité de notre langue.

Cependant, au XIXe siècle, alors que notre manière de parler n’avait guère changé, la perception de cet accent, elle, subit une transformation radicale. Ce qui était autrefois perçu comme charmant est désormais jugé avec sévérité. Mais que s’est-il donc passé ?

La réponse à cette question nous est apportée par le linguiste Jean-Denis Gendron. Selon lui, alors que le Québec a conservé son accent traditionnel, la France, elle, a connu une véritable révolution phonétique, surtout après 1789. L’élite française a modifié sa manière de prononcer, délaissant l’« ancien français » pour une nouvelle diction, considérée comme plus raffinée. Des mots comme « sus la table » deviennent « sur la table », « sarge » se transforme en « serge », et ainsi de suite. Ce changement a créé une distance linguistique entre le Québec et la France.

Isolé de ces changements, le Québec a continué à parler comme il l’avait toujours fait. Ce n’est que lorsque l’élite canadienne a commencé à réaliser que son accent n’était plus en vogue en France qu’un mouvement vers une prononciation soignée dans le discours public a été lancé. Ce mouvement, amorcé en 1841 avec la publication d’un manuel de français par l’abbé Thomas Maguire, visait à éviter le déclassement par rapport à l’élite parisienne.

Entre 1841 et 1960, le Québec a vécu une période de « diglossie phonétique », où coexistaient deux normes : l’une pour le discours public, dite soignée, et l’autre, traditionnelle, pour le discours privé. La nouvelle norme, promue par le théâtre, la radio et la télévision, s’est imposée dans les années 60 comme le seul modèle valorisé.

Les perceptions de notre français québecois ont changé à travers le temps, qu’elles soient positives ou plus négatives. Néanmoins, la prononciation québécoise, a su garder ses particularités, refusant une assimilation totale. L’accent québécois d’aujourd’hui est le fruit d’un long cheminement, un mélange unique d’histoire, de résistance culturelle et d’évolution linguistique. Célébrons-le, car il raconte l’histoire de qui nous sommes, d’où nous venons et, surtout, il témoigne de notre fierté d’être québécois. 

 

Les variations de l’accent québécois d’une région à l’autre 

Au Québec, la vaste étendue territoriale et la riche histoire de la province ont engendré une mosaïque d’accents régionaux. Chacun apporte sa nuance particulière à la langue française, créant un paysage sonore diversifié et fascinant. 

 

De la ville de Québec à Montréal, les variations de prononciation sont des marqueurs d’identité forts, révélant les origines de leurs locuteurs. Par exemple, la manière distincte de dire « arrête ».

« La plupart des Québécois savent que les habitants de la ville de Québec prononcent ce mot avec une voyelle brève (celle, par exemple, du mot dette) alors que les Montréalais réalisent dans ce mot une voyelle longue (celle que les Canadiens francophones articulent dans le mot fête). » — Source : Babbel

Des nuances subtiles, mais oh combien significatives. Ou encore les différences de prononciation du mot « baleine », qui illustrent bien cette diversité. Ces subtilités, aussi minimes soient-elles, portent en elles toute la richesse de la langue française telle qu’elle est parlée au Québec.

Plus à l’est, les îles de la Madeleine offrent un accent teinté d’un héritage acadien, enrichi par des influences basques, acadiennes, et même anglo-celtes. Cet accent unique est un vibrant témoignage de la richesse linguistique de la région.

Dans le nord, l’accent du Saguenay–Lac-Saint-Jean se distingue par ses expressions, telles que « faire simple » ou l’emblématique « là là » en fin de phrase.

Et n’oublions pas l’accent de la Beauce, qui se reconnaît à sa manière unique de prononcer certains mots. Notre exemple favori, la transformation de « Ginette » en « Hinette », dut à l’aspiration des « h ». Cet accent, avec ses caractéristiques distinctives, est le reflet vivant des traditions, des paysages, et de l’histoire qui ont façonné la région de la Beauce.

Dans chaque accent, du plus urbain au plus rural, se cache une partie de notre histoire, de notre identité. Ces variations, loin d’être de simples différences, sont des célébrations de notre diversité. Elles nous rappellent d’où l’on vient et qui on est. Alors, écoutons-les, célébrons-les, et surtout, soyons fiers de cette richesse linguistique qui est la nôtre. C’est notre héritage, notre couleur, notre Québec.